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Journée mondiale du lavage des mains : Éduquer pour mieux prévenir des contaminations

Journée mondiale du lavage des mains

La Journée mondiale du lavage des mains est une campagne annuelle dont le but est de « faire connaître et comprendre l'importance du lavage des mains au savon, l'un des moyens les plus simples, les moins chers et les plus efficaces d'éviter certaines maladies et de sauver des vies ».

Pour sa première édition, en 2008, plus de 120 millions d'enfants s'étaient lavés les mains au savon dans plus de 70 pays du monde. Depuis, la Journée mondiale du lavage des mains poursuit son travail de sensibilisation à l'importance de l'hygiène des mains et de construction d'installations, notamment dans les pays en développement où l'éducation et les installations sanitaires restent souvent défaillantes.

Comment ne pas adhérer à de tels objectifs ? Cette campagne est aussi un rappel qui s'adresse à chacun d'entre nous. Même si l'on ne connaît pas les chiffres et le rôle précis de l'hygiène des mains dans la propagation des maladies, on apprend généralement aux enfants, dès leur plus jeune âge, qu'ils doivent se laver les mains. Pourtant, combien d'adultes oublient de le faire dans le tourbillon de la vie quotidienne ?

lavage des mains eau

Même dans les secteurs où la propreté des mains est essentielle, par exemple dans l'agro-alimentaire, les règles d'hygiène ne sont pas toujours respectées.

Ainsi, une étude d'observation portant sur plus de 31 000 opérations manuelles de manipulation d'aliments a montré que seulement 14 % des personnes concernées suivaient systématiquement et correctement les consignes d'hygiène des mains.

Dans une autre enquête par questionnaire, 59 % des personnes interrogées admettaient ne pas se laver systématiquement les mains, et 4 % disaient qu'elles négligeaient souvent de le faire.   Qu'est-ce que cela nous apprend ? Que l'éducation et la sensibilisation ne suffisent pas pour faire du lavage des mains un réflexe.

Les solutions doivent être pensées à long terme

Bien entendu, une bonne hygiène des mains passe d'abord par la mise à disposition des installations nécessaires. Elle constitue l'un des enjeux de la Journée mondiale du lavage des mains. Pour bien éliminer la saleté et les micro-organismes, ces installations doivent être équipées d'eau courante (ni trop chaude ni trop froide, la température idéale étant d'environ 38 °C), de savon et d'un moyen de séchage hygiénique. Pourtant, les études menées montrent que la présence de ces installations ne fait pas tout. Même dans les pays développés, où des équipements derniers cri, notamment des appareils sans contact, sont disponibles, le taux de respect des règles d'hygiène peut descendre à 40 %.

S'appuyer sur une meilleure compréhension de la psychologie humaine.

Les installations ne suffisent donc pas pour généraliser les pratiques d'hygiène des mains et créer une barrière efficace contre la diffusion des pathogènes. Il faut, entre autres, créer une véritable culture de l'hygiène au sein des organisations. Celle-ci doit partir de la direction, car le comportement des salariés est de plus en plus largement influencé par les pratiques de leurs collègues et de leurs responsables.

Dans l'industrie agro-alimentaire ou les établissements médicaux comme dans d'autres organisations, c'est donc bien à la direction générale qu'il appartient de mettre en place et de faire appliquer une culture adaptée d'hygiène des mains.

Mais encore une fois, créer une culture ne suffit pas. Il faut aussi prendre en compte la dimension psychologique et chercher à faire évoluer les attitudes et les comportements de fond au niveau individuel. En fait, les psychologues qui se sont penchés sur le rejet des règles d'hygiène ont constaté que certaines personnes étaient convaincues de ne pas être concernées par les risques liés à des mains non nettoyées : c'est le phénomène du « parti pris de l'optimisme ».  Une autre construction psychologique, « l'ambivalence des attitudes », apparaît lorsque les gens reconnaissent que le lavage des mains est important, mais pas prioritaire. Ce sont là des problèmes et des obstacles qu'il faut trouver le moyen de surmonter.

Faire évoluer les choses

Créer de nouvelles habitudes et faire évoluer les comportements est difficile, mais pas impossible.  Un changement de comportement passe par des étapes bien distinctes, et l'une des méthodes possibles consiste à prendre en compte ces étapes. Dans un premier temps, la personne n'a pas l'intention de changer de comportement (préréflexion). Elle commence à envisager de changer (réflexion), puis s'y prépare (préparation), avant de changer effectivement de comportement (action). Vient ensuite une étape d'évaluation des coûts et bénéfices du changement de comportement et de la nécessité de poursuivre ou non sur la même voie.

Les campagnes de sensibilisation peuvent constituer un excellent moyen de lancer ce processus. Elles sont vraiment utiles, par exemple, aux stades de préréflexion et de réflexion que nous venons de décrire. Mais peut-on faire davantage ? C'est peut-être le moment de s'interroger sur les nouveaux modes de communication et les moyens de les utiliser.

lavage des mains telephone

De nouvelles techniques de Communication

Le marketing des médias sociaux, par exemple, peut être une voie intéressante à étudier. Pourquoi ne pas examiner de plus près les méthodes utilisées par les grandes entreprises pour commercialiser leurs produits et fidéliser leurs clients? Celles-ci passent par les canaux numériques pour commercialiser leurs idées, vendre leurs produits, puis maintenir le lien avec les clients par des compléments pédagogiques, des systèmes de retour d'information, des enquêtes, etc. Une approche comparable pourrait être adoptée pour « vendre » une bonne hygiène des mains et même si sa mise en place et son maintien risquent de demander du temps, elle pourrait au final entraîner un changement de comportement et l'établissement d'une relation durable avec le public ciblé.

Globalement, nous devons nous rappeler qu'une bonne hygiène des mains est une compétence essentielle dans la vie quotidienne, quelle que soit la région où l'on vit. C'est un moyen relativement peu coûteux et efficace d'éviter les maladies infectieuses, dans l'intérêt de tous. Il faut juste trouver la bonne méthode pour sensibiliser les gens et entraîner un changement durable. L'évolution des technologies, notamment les équipements automatiques, sans contact, auront sans aucun doute un rôle à jouer. Mais en définitive, c'est à chaque individu qu'il appartient d'adopter et de respecter les pratiques d'hygiène. Nous tenons entre nos « propres » mains notre avenir et celui de nos enfants.

Rédacteur

Par le Professeur Griffith

Le Professeur Chris Griffith travaille depuis plus de quarante ans dans la recherche et la formation sur l'hygiène (sécurité médicale, des consommateurs et des aliments). Il a reçu de nombreux prix internationaux, notamment le prix International Food Safety Leadership 2006 décerné par l'IAFP. Chris Griffith a été pendant quinze ans rédacteur en chef du British Food Journal et a écrit ou coécrit plus de 430 ouvrages, chapitres, articles scientifiques et textes de conférences ayant trait à l'hygiène.

Le professeur Griffith a été membre pendant sept ans du conseil de surveillance de l'International Scientific Forum for Home Hygiene (forum scientifique international pour l'hygiène domestique). Professeur émérite de l'Université du pays de Galles, il travaille désormais comme consultant indépendant pour différentes organisations sur divers aspects du contrôle microbiologique. Le Professeur Griffith est titulaire d'une licence et d'un doctorat en microbiologie, ainsi que d'un diplôme d'études universitaires supérieures en éducation. Il est auditeur qualifié pour l'ISO et le BRC.

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