Comment éviter la grippe saisonnière ?

La météo est froide et humide, les nuits sont longues, le nombre de personnes qui toussent, reniflent et éternuent augmente. On constate des absents au bureau, on craint toute personne qui éternue ou renifle trop près de nous dans les transports en commun ou au supermarché.

Mais au fait, c’est quoi la grippe saisonnière ? Comment s’attrape-t-elle ? Peut-on l’éviter ? Que faire lorsqu’on a attrapé la grippe ? Quelques éléments de réponse ci-dessous.

Qu’est-ce que la grippe saisonnière ?

La grippe saisonnière (ou grippe hivernale) est une infection virale causée par divers sous-types du virus de la grippe (influenza). La grippe peut s’attraper à tout moment de l’année, mais elle est plus fréquente pendant l’hiver (d’où son nom de grippe saisonnière ou hivernale).

Aux États-Unis, le CDC (Center for Disease Controls, le Centre de Contrôle des Maladies américain) collecte et analyse les données sur l’activité grippale et reproduit des « rapports de surveillance ». De 1982 à 2016, le pic d’activité grippale se situait toujours entre octobre et mars, et le plus souvent en Février, comme le montre le graphique ci-dessous.

Symptômes de la grippe saisonnière

Les symptômes de la grippe se manifestent un à trois jours après l’infection et peuvent varier d’une personne à une autre. Les malades sont capables de contaminer les autres jusqu’à sept jours après infection. Les symptômes peuvent être :

• Fièvre soudaine à 38°C ou plus
• Mal de tête
• Frissons
• Courbatures
• Toux
• Mal de gorge
• Grande fatigue et faiblesse
• Nez bouché ou qui coule

Qu’est-ce qui n’est pas la grippe saisonnière ?

1. Le rhume

Le rhume est causé par les rhinovirus qui infectent le nez, la gorge, les sinus et les voies respiratoires. On connaît plus de 90 rhinovirus. L’infection est généralement moins sévère que la grippe et présente des symptômes de nez bouché, éternuements et toux. Lorsque l’infection est plus grave, elle peut s’accompagner de fièvre, maux de tête et courbatures.

Il n’y a pas de remède ni de vaccin au rhume : le rhume s’en va de lui-même au bout de quelques jours pour la plupart du temps.

2. La gastroentérite

La gastroentérite regroupe toutes les infections qui portent atteinte à l’estomac et aux intestins et qui causent –entres autres - des inflammations. Elle est parfois confondue avec la grippe. Tout comme le rhume, la gastroentérite intervient souvent en hiver.

Ces infections sont d’origine bactérienne, virale ou parasitaire véhiculé par la nourriture, les boissons ou les surfaces contaminées… comme les mains des autres !

Quelques-unes des sources identifiées de la gastroentérite :

• Bactéries : coli, Campylobacter, Salmonella
• Virus : Norovirus, Adenovirus, Rotavirus, Herpes simplex, hépatite virale
• Parasites : giardia, Cryptosporidium

Les symptômes peuvent être :

• Crampes abdominales
• Maux d’estomac
• Nausée
• Vomissements
• Diarrhée

Etant donné les nombreuses causes possible, il est conseillé d’aller voir un médecin afin d’avoir le bon traitement, d’autant plus si les symptômes sont sévères.

Beaucoup de virus peuvent causer des symptômes grippaux et peuvent apparaître pendant la saison grippale comme nous l’avons indiqué, et certains d’entre eux peuvent causer des infections respiratoires. Aucun d’entre eux n’est évitable par vaccination car le vaccin contre la grippe ne se concentre que sur les genres d’Influenzavirus qui sont les plus communs chaque année.

Comment attrape-t-on la grippe ?

La source principale de contamination, c’est les autres ! Le virus de la grippe se trouve dans la bouche et le nez des personnes malades. Lorsqu’elles toussent ou qu’elles éternuent, elles propulsent le virus dans l’air dans des milliers de goutelettes de salives et mucus.

Vous pouvez donc attraper la grippe en :

• respirant l’air environnant des personnes malades après qu’elles aient toussé ou éternué ;
• recevant des goutelettes d’éternuement ou de toux infectées directement sur vos yeux, votre nez ou votre bouche ;
• touchant des mains contaminées ou des mains qui ont précédemment touché d’autres surfaces contaminées (comme d’autres mains... !), puis en se touchant le nez, la bouche, ou en touchant de la nourriture que l’on mange ensuite ;
• en touchant des surfaces contaminées par des goutelettes, puis en se touchant le nez ou la bouche ;
• en touchant des surfaces qui sont entrées en contact avec des mains contaminées, comme par exemple les poignées de porte, les robinets, les bouilloires, les rampes, les claviers, les téléphones, la nourriture, les appareils de paiement par carte bancaire, les caddies de supermarché et les paniers, etc.

La grippe animale

La grippe lorsqu’on l’attrape par le biais des animaux, dite grippe zoonotique, fait parfois la une des journaux à cause de la menace d’un nouveau sous-type de virus qui pourrait se propager vers les populations humaines et ainsi se transformer en pandémie grippale. La peur des autorités de santé publique, c’est l’arrivée d’un nouveau sous-type de grippe hautement infectieuse comme celui qui a été à l’origine de la pandémie grippale espagnole de 1918-1920 – l’Influenzavirus A H1N1. On estime les morts causées par ce dernier de 20 à 100 millions de victimes après la fin de la Première Guerre Mondiale.

Ce même sous-type H1N1 est revenu en 1977 puis en 2009, où il est apparu au Mexique en Mars/Avril avant de se répandre à travers le monde entier. On l’appelait alors grippe porcine car on pensait qu’elle provenait d’une ferme de cochons. Il y a eu plus de 18 000 morts confirmées par des laboratoires, mais des études ont plus tard estimé le total de victimes à 280 000. Les experts pensent qu’il s’agissait d’une mutation du sous-type H1N1 qui combine quatre sous-types humain, aviaire et porcins (deux), ce sous-type est classé sous le nom de H1N1/09.

L’OMS et les gouvernements à travers le monde ont fait beaucoup d’efforts afin de se préparer à une éventuelle pandémie. Le règlement sanitaire international de 2005 demande aux gouvernements d’être en mesure de détecter et de répondre à une crise sanitaire et de faire part à l’OMS des cas qui peuvent présenter « un risque potentiel d’urgence sanitaire d’ampleur internationale».

Infections

Les virus de la grippe peuvent infecter de nombreux animaux comme les oiseaux, les cochons, les chevaux, les chats, les chiens et les chauve-souris. La grippe aviaire et la grippe porcine sont les deux plus connues à cause de leur récente apparition dans des fermes animales qui ont ensuite conduit à des transmissions à l’homme. L’infection est souvent beaucoup plus sévère chez l’animal infecté : la grippe aviaire peut avoir un taux de mortalité de 100% dans les fermes à volailles.

Les personnes qui sont les plus vulnérables à une infection sont celles qui sont en contact avec ces animaux, comme un boucher. Cependant, la plupart des sous-types aviaires comme pour les autres animaux contaminent rarement l’homme. Lorsqu’il y a contamination, la transmission d’homme-à-homme est plutôt rare.

Une grippe zoonotique peut donc devenir une pandémie si elle est virulente chez l’homme. Lorsque les pics d’infection sont atteints et que les populations développent une résistance, elle peut devenir une grippe saisonnière lorsque les infections suivent un même modèle de transmission… et dans les régions qui connaissent l’hiver, elle s’appelle la grippe hivernale !

Se protéger de la grippe

1. Se faire vacciner

La vaccination est le premier geste à faire pour se protéger de la grippe. Si elle ne permet pas toujours d’éviter la maladie, elle réduit le risque de complications graves ou de décès.

On recommande aux personnes vulnérables ou celles qui entrent en contact avec ces dernières de se faire vacciner entre septembre et novembre. Ces personnes incluent :

• Personnes âgées de plus de 65 ans
• Femmes enceintes
• Personnes en maison de retraite ou médicale
• Personnes au système immunitaire affaibli
• Personnel soignant
• Enfants âgés de plus de 6 mois
• Les proches de ces personnes ci-dessus

Vaccination pour le personnel médical

L’OMS Europe a lancé une campagne en 2016 afin d’augmenter la vaccination pour les personnes travaillant dans le milieu médical. Le taux de vaccination en Europe varie entre 2.5% et 99%, et plus de la moitié des pays soulignent que moins d’un travailleur sur trois se fait vacciner. De plus, certains pays ne possèdent pas de données à ce sujet, il est donc difficile d’avoir une véritable idée dessus.

Le personnel médical est dans une situation d’autant plus sensible car il peut retransmettre la grippe à des personnes vulnérables, comme aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes déjà malades au sein d’un hôpital. Une infection grippale peut être mortelle pour les personnes vulnérables, surtout pour celles qui ont un système immunitaire affaibli.

2. Avoir une bonne hygiène des mains

Se laver les mains avec du savon, c’est l’une des méthodes les plus efficaces pour réduire les risques de transmission de maladies comme la grippe. Voici ce que vous pouvez faire pour arrêter la propagation des germes :

• Lavez-vous les mains régulièrement au savon et à l’eau, ou en cas d’impossibilité, au gel hydroalcoolique désinfectant
• Nettoyez et désinfectez régulièrement les surfaces qui peuvent avoir été contaminées par le virus de la grippe
• Evitez de vous toucher les yeux, le nez et la bouche
• Couvrez-vous le nez et la bouche lorsque vous toussez ou lorsque vous éternuez, en utilisant un mouchoir épais ou votre bras, mais PAS vos mains qui contamineront ensuite tout ce que vous toucherez
• Débarrassez-vous des mouchoirs usés
• Ne partagez pas certains objets comme les serviettes, les jouets, les couverts, les verres, les assiettes et autres ustensiles de cuisine
• Si vous tombez malade, restez loin des autres autant que possible et ce jusqu’à 24 heures après la disparition de la fièvre

Une mauvaise hygiène des mains est l’une des sources principales d’infections au bureau et dans les écoles. Une étude réalisée par Initial montre sur 5 000 sondés dans 5 pays, une personne sur quatre ne se lave pas les mains même après avoir été aux toilettes !

Remèdes contre la grippe

Un remède consiste à guérir de symptômes déjà présents. Un vaccin à ce moment là serait inutile puisque le vaccin aide à renforcer l’immunité pour se protéger en amont d’une éventuelle infection.

1. Des gestes simples

La plupart du temps, un traitement n’est pas requis pour soigner la grippe, et on s’en remet après une semaine. Il est recommandé de :

• Se reposer
• Se maintenir au chaud
• S’assurer d’ingérer beaucoup d’eau afin d’éviter la déhydration

2. Réduire les symptômes

Si les symptômes sont difficilement supportables et que vous avez de la fièvre, il est possible de prendre du paracétamol afin de réduire la température et les douleurs.

3. Médicaments antiviraux

Les médicaments antiviraux sont recommandés pour les personnes vulnérables afin de réduire la durée des symptômes tout en les soulageant, mais ils ne guérissent pas de la grippe.

4. Antibiotiques ?

Les antibiotiques n’ont aucun effet contre la grippe ou d’autres infections virales car ils n’agissent que sur les bactéries !

Prendre des antibiotiques lorsqu’il n’est pas nécessaire de le faire, c’est risquer d’augmenter la résistance des bactéries. Ne prenez donc pas d’antibiotique à moins d’en avoir été prescrit au préalable par un médecin !

Gardez vos mains propres !

Pour conclure au risque d’être redondant, l’une des précautions les plus simples et les plus importantes à prendre afin de se protéger de la grippe, c’est de se laver les mains !

Vous pouvez répandre le virus de la grippe pour les autres si vous ne vous lavez pas les mains, et vous pouvez inversement l’attraper par le biais des autres. N’éternuez donc pas dans vos mains : la meilleure technique pour éternuer, c’est d’éternuer sur votre épaule ou sur votre bras afin d’éviter que vos mains ne soient contaminées par le virus.

Lavez-vous donc les mains au savon régulièrement !