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L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur a fêté ses 20 ans !

En décembre 2021, pour fêter ses 20 ans, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur a animé un colloque spécialement dédié à la rétrospective de ses actions depuis ces deux dernières décennies.

L'OQAI est un organisme créé en France en juillet 2001, à l'initiative du Ministère du Logement pour sensibiliser la population à la pollution de l’air intérieur des bâtiments et aux risques pouvant être engendrés par une exposition à celle-ci.

L’OQAI identifie les priorités en matière de pollution de l’air, afin de pouvoir orienter au mieux les pouvoirs publics dans la mise en place de dispositifs préventifs et curatifs.

Il est missionné dans le cadre d’une convention conclue pour une durée de quatre ans renouvelable entre : les ministères chargés du Logement, de l’Écologie et de la Santé, l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail).

Sensibiliser les populations à la pollution de l’air : une découverte pas à pas

Aujourd’hui, une prise de conscience générale a été opérée en termes de pollution de l’air extérieur. Cependant, malgré une sensibilisation accrue à la pollution de l’air intérieur, il reste encore un travail d’envergure à faire avant que celle-ci ne soit pleinement comprise par l’ensemble de la population. De ce fait, les organismes comme l’OQAI ont toute leur importance dans notre société, mais avant d’avoir pu aboutir à la création de celui-ci, un long chemin a été parcouru...

Voici donc la chronologie des événements clés, qui ont menés à une prise en compte de la Qualité de l’Air Intérieur comme un enjeu majeur de santé publique :

1970 : Identification de l’impact du faible niveau de ventilation sur la santé.

1979 : Découverte de l’impact des produits de construction et des activités humaines sur la Qualité de l’Air Intérieur.

1981 : Mise en lumière du lien entre l’exposition à la fumée de tabac environnementale et la santé.

1983 : Reconnaissance de l’existence du Sick Building Syndrome ou Syndrome des Bâtiments Malsains.

1986 : Constatation de l’influence de la chimie intérieure sur les environnements intérieurs et la santé.

1992 : Observation des conséquences de l’exposition aux particules sur la mortalité et la morbidité.

2001 : Création de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur.

2004 : Identification du rôle de la voie aérienne dans la diffusion des maladies infectieuses transmissibles.

Création et mise en place du fonctionnement de l’OQAI

En 2001, lorsque les ministères du Logement, de la Santé et de l'Écologie, ainsi que le CSTB et l’ADEME créent l’OQAI, ils lui attribuent la mission principale suivante :"Évaluer l’exposition des populations à la pollution de l’air intérieur dans les lieux de vie (logements, écoles, immeubles de bureaux, établissements sanitaires et médico-sociaux).”

L’observatoire n’a pas de personnalité morale et consiste en un instrument indépendant de connaissance scientifique, qui opère sous la gouvernance des trois comités suivants :

Le Conseil de Surveillance et d’Orientation : Il est chargé de la coordination des actions de l’Observatoire. Sa mission est de veiller à l’éthique, à la déontologie et à la transparence des actions mises en place, ainsi qu’à l'indépendance de l’OQAI vis-à-vis de tous types de groupes de pression.

Il définit les orientations des actions de l’Observatoire dans le cadre des moyens, notamment budgétaires mis à sa disposition. Après consultation du conseil scientifique et du comité consultatif, il adopte le programme de travail proposé par le CSTB.

Le Conseil Scientifique : Sa mission est de s’assurer de la qualité et de la pertinence scientifique des travaux de l’Observatoire. Il définit les orientations scientifiques et émet un avis sur le contenu des actions entreprises, ainsi que sur les besoins d’études et de recherches. Il doit également contribuer à l’interprétation scientifique des données collectées et de l’évaluation des travaux de recherche mis en œuvre dans le cadre des actions menées par l’OQAI.

Le Comité Consultatif : Chargé de recueillir les avis et les suggestions des organismes, associations et institutions concernés par les travaux de l’Observatoire, il contribue à identifier les questions principales ou situations spécifiques méritant d’être étudiées.

Mode de fonctionnement et de financement

C’est ensuite au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) que revient la lourde tâche d’assurer la coordination scientifique et technique de l’Observatoire.

Il est composé d'une équipe d’une dizaine de chercheurs et chercheuses, spécialistes en métrologie, statistiques et systèmes du bâtiment. Avec l’appui d’un réseau de partenaires à travers toute la France, celui-ci est à l’origine de la conception et de la mise en œuvre des projets spécifiques et campagnes nationales, permettant de faire avancer la connaissance dans le domaine de la qualité de l’air.

En tant qu’opérateur désigné pour l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, le CSTB a trois missions principales:

  • Animer et coordonner le réseau d’acteurs scientifiques et techniques nécessaires à l’accomplissement des missions de l’Observatoire.
  • Centraliser les données collectées en amont ou suite à la mise en place de projets et en assurer la bonne exploitation.
  • Proposer le programme de travail mis en place pour effectuer les actions désignées par l’Observatoire de la QAI.

Le président du CSTB ou son représentant assiste aux séances du conseil de surveillance et d’orientation, du conseil scientifique et du comité consultatif. En parallèle, la coordination scientifique de l'OQAI est assurée par la cheffe de pôle expologie des environnements intérieurs au CSTB.

Les enjeux majeurs de l’OQAI

L’OQAI a mis en place un dispositif de recherche afin de collecter des données sur les polluants présents dans les atmosphères intérieures des lieux de vie des français. Cette démarche a pour but de contribuer à une meilleure connaissance des agents, substances et situations qui peuvent affecter la qualité de l’air intérieur dans le parc immobilier français ainsi que la population qui y réside, afin d’apporter les critères d’informations nécessaires lors des phases d’évaluation et de gestion des risques.

Un des enjeux majeurs de l’OQAI est d’apporter de la clarté quant aux orientations à prendre en termes de réglementation des matériaux, des équipements, de la maintenance et des pratiques de construction, ainsi que de l’étiquetage des produits de consommation courante. Mais l’OQAI va également au-delà du facteur qualité de l’air et s’intéresse aussi à l’environnement au sens global de l’occupant : son confort ressenti (impacté par le bruit, la température, les stimuli visuels) et ses impacts sur son bien-être physique, mental et social, font donc partie intégrante des travaux de recherches de l’Observatoire.

Quelles sont les missions principales de l'OQAI ?

Le domaine des missions de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur est très étendu, étant donné que c’est un outil de recherche unique en Europe.

Parmi la liste de ces nombreuses missions, six d’entre elles peuvent être considérées comme étant des préoccupations principales :

  • L’identification des substances, agents et situations qui, de par leur impact sur la qualité de l'air intérieur des bâtiments, présentent un risque pour la santé des personnes, et la précision des différentes origines des polluants de la QAI ainsi que les niveaux et types de contributions de leurs différentes sources.
  • L'évaluation de l’exposition des populations aux polluants identifiés et la contribution à l’évaluation et à la gestion des risques sanitaires correspondants.
  • L’accumulation d’une connaissance la plus exhaustive possible des contaminants de l’air intérieur pouvant avoir des conséquences sur la santé.
  • La mise au point d'axes de recommandations visant à guider les acteurs du bâtiment dans leur démarche d’amélioration de la QAI (conceptualisation et choix des matériaux de construction, optimisation des canaux d’aération et de ventilation, etc.), mais également l’étude et la proposition de renforcements éventuels de la réglementation.
  • L’apport d’une aide méthodologique aux pouvoirs publics lorsqu’il s’agit de la conduite des mesures de la qualité de l’air intérieur et le rappel des conventions passées entre ces différents organismes et le CSTB.
  • La qualification des environnements intérieurs appartenant à différents espaces clos et l’étude des interactions avec ces environnements.

Les 6 principaux programmes d’actions de l’OQAI

Les missions énoncées précédemment sont ensuite déclinées en six catégories de programmes d’actions, afin de cibler au mieux la mise en place des différents projets retenus.

  • Logements : la campagne à l’échelle nationale a été conduite de 2003 à 2005 sur un échantillon représentatif du parc des résidences principales de France métropolitaine. Celle-ci a permis d’obtenir un aperçu de la situation actuelle en termes de pollution chimique, physique et biologique des logements français, et ces données sont aujourd’hui utilisées comme base de comparaison pour : les niveaux mesurés aujourd’hui, l’évaluation de l’exposition de la population et des risques sanitaires associés, la gestion des risques, et pour fixer les valeurs de gestion utilisées pour la qualité de l’air intérieur.
  • Lieux de vie fréquentés par les enfants : suite à la mise en place de ce programme, l’OQAI a pu collecter des données sur le temps passé par les enfants dans les lieux de garde collectifs et les lieux de loisirs. Ceci a permis d’étudier le lien entre les comportements des enfants et la qualité des systèmes d’aération, les émissions de produits d’entretien, les émissions liées aux activités scolaires et la contamination bactérienne. Aujourd'hui, l’OQAI vise, à travers le déploiement de sa nouvelle campagne, à approfondir les connaissances sur les niveaux d’exposition des enfants aux polluants présents dans les écoles maternelles et élémentaires : particules, composés organiques volatils et semi-volatils, allergènes, métaux, contamination fongique et bactérienne.
  • Bureaux : pour une large partie de la population adulte, les bureaux sont les seconds lieux les plus fréquentés (en temps passé) et reste aujourd'hui des locaux où la qualité de l’air est largement méconnue. Une campagne a donc été mise en place afin de mesurer non seulement la qualité de l’air intérieur, mais également le confort et la santé des occupants ainsi que les performances énergétiques du bâtiment, afin d’avoir une approche globale des enjeux pour les bureaux.
  • Bâtiments performants en énergie : l’OQAI suit de manière expérimentale, sept maisons dites “performantes en énergie” afin de trouver des réponses à la question du “bon” équilibre entre étanchéité du bâtiment, qualité de l’air intérieur et confort de l’occupant. Avec les réglementations récentes qui limitent la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs, l’OQAI propose pendant cette expérience de mettre en place un protocole de suivi de la qualité de l’air intérieur et du confort dans ces bâtiments, ainsi qu’une base de données nationale destinée à accompagner l’évolution du parc et capitaliser les savoirs sur ces nouveaux bâtiments.
  • Outils d’aide à la décision : l’un des objectifs de l’OQAI est également d’élaborer des indices et modèles prédictifs de la pollution intérieure, simples à comprendre et faciles à mettre en œuvre par tous. Certains indices sont déjà disponibles, tels que l’indice de confinement et l’indice de contamination fongique. L’appareil Lum’Air a notamment été développé et regroupe deux fonctions : le calcul d’un indice pour qualifier le confinement de l’air dans les salles de classe (ICONE) et un feu lumineux tricolore aidant les personnes ayant la charge d’enfants à aérer aux moments opportuns, améliorant ainsi la qualité de l’air tout en limitant les consommations d’énergie.
  • Veille, communication, information et formation : un programme spécial de l’OQAI se charge de la valorisation des résultats des études menées en actions de formation et d’information telles que : la veille documentaire active sur les polluants de l’air intérieur,  l’élaboration de guide et l’organisation de conférences scientifiques, d’ateliers accessibles au grand public et de journées scientifiques afin de faire le point sur des thématiques controversées.

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